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Equipe

Coordination du projet

Isabelle Gouarné, responsable scientifique

Chercheuse en sciences sociales du politique, je travaille sur les rapports entre sciences et politique au XXe siècle, en France et en Union soviétique, dans une perspective d’histoire sociale des idées et des savoirs. Mes recherches questionnent les formes de politisation qui travaillent le monde savant à partir d’enquêtes sur les engagements politiques et les rapports à l’État dans les sciences sociales et économiques, ainsi que sur l’articulation entre science et diplomatie et l’internationalisation des savoirs.

Dans le cadre du projet, je m’intéresse aux entreprises de biologisation du social menées sous le label « eugéniste » et portées par les professions savantes et médicales en France dans l’entre-deux-guerres puis sous le régime de Vichy. Cette analyse de la trajectoire de l’eugénisme en France permettra d’interroger les distinctions couramment admises dans l’historiographie, opposant un eugénisme « de gauche » ou « humaniste », visant l’amélioration des populations par des mesures essentiellement hygiénistes, à un eugénisme « de droite », autoritaire et répressif, mettant l’accent sur l’hérédité. 

 

Lucia Direnberger, co-responsable scientifique

Sociologue, chargée de recherche au CNRS à l’IFEAC, je travaille sur l’imbrication des rapports sociaux dans les constructions impériales et nationales, notamment en Asie centrale (Tadjikistan). Mes recherches portent également sur les mouvements de femmes en contexte post-colonial et les hiérarchies au sein de la production et de la circulation des savoirs sur les femmes et le genre.

Dans le cadre du projet EUGENE, je travaille sur la construction du problème démographique des sociétés musulmanes en URSS dans les années 1970-1980. J’interroge ainsi les liens entre politiques démographiques, construction raciale et impérialisme soviétique à partir d’archives en Asie centrale.

 

Myriam Paris, co-responsable scientifique

Je suis sociologue, chargée de recherche au CNRS au CURAPP-ESS. Dans ma thèse, à partir de l’analyse d’un mouvement féministe anticolonial réunionnais, j’ai étudié les formes de domination coloniale outre-mer depuis 1946. Au croisement de la sociologie de l’action publique, des études postcoloniales, des études de genre et des théories critiques de la race, je poursuis mes recherches sur l’État outre-mer et sur les mobilisations féministes subalternes.

Dans le cadre du projet de recherche collectif EUGENE, je participe à l’enquête socio-historique sur les usages et les circulations d’un contraceptif hormonal injectable, le Depo-Provera. L’enjeu est de saisir les éventuelles persistances de politiques reproductives racialisées qui s’enracinent dans la pensée eugéniste.

Membres du projet

Mona Claro, enseignante-chercheuse

Après une thèse en France, à l’Ecole des hautes études des sciences sociales (EHESS) et à l’Institut national d’études démographiques (INED), je suis chargée de cours en poste à l’Université de Liège, en Belgique. Je mène des recherches en sociologie du genre, de la santé, de la famille et de la sexualité. Ma thèse portait les pratiques sexuelles et procréatives ordinaires en Russie, analysées dans le contexte des biopolitiques de la période soviétique tardive et de la période post-soviétique (des années 1970 aux années 2010). J’ai également travaillé sur les dénonciations des violences gynécologiques et obstétricales dans l’URSS dans des années 1980, ou encore sur les politiques pronatalistes et anti-avortement en Russie post-soviétique.

 

Ma participation à EUGENE consistera à étudier les dimensions eugéniques des controverses scientifiques et politiques sur les écarts entre les taux de natalité des différentes républiques soviétiques, dans les années 1970 et 1980. Je m’intéresserai tout particulièrement aux tentatives de réduire de le taux de natalité en Asie centrale.

Svetlana Russkikh, docteure

Formée en sociologie et démographie à l’Université Paris Descartes, puis au sein des unités de recherche CERLIS (UMR8070, CNRS/Université de Paris), LIST (UR06, INED) et DEMOSUD (UR12, INED), mes recherches portent sur l’évolution des discours et politiques publiques. Durant ma thèse de doctorat, j’ai abordé la manière dont les politiques publiques peuvent influencer les dynamiques familiales. Sur la base de plusieurs enquêtes de terrain réalisées dans trois régions de Russie, j’ai notamment montré que le modèle familial promu par l’État russe dans le cadre de sa politique familiale prend peu à peu place dans la représentation collective de la famille. Je suis actuellement chercheuse associée au CERLIS et chargée de cours à l’Université Paris Cité et à l’EHESS. Je suis également membre du comité de rédaction de la Revue des politiques sociales et familiales (RPSF) et du RT33 « Sociologie de la famille et de la vie privée » de l’Association française de sociologie.

Dans le cadre du projet de recherche collectif EUGENE, j’étudie comment l’URSS se positionne lors des congrès et conférences internationales sur la population après la Deuxième Guerre mondiale. J’analyse également la circulation des idées eugénistes au sein de la communauté scientifique soviétique.

 

 

Membres associés

 

 

Christelle Gomis, docteure

Historienne de formation, mon travail de doctorat analyse les processus de racialisation des familles caribéennes à l’œuvre dans le monde éducatif anglais pendant et après la fin de l’empire britannique. Mobilisant les notions d’eugénisme et de biopolitique pour construire un dialogue entre l’histoire des sciences et les sciences de l’éducation, j’interroge notamment la longévité des discussions sur l’hérédité de l’intelligence et le quotient intellectuel. Mes recherches comparent leurs effets sur les politiques et pratiques éducatives en France, en Angleterre et aux Etats-Unis.

 

 

 

Ivanka Guillaume, doctorante

Doctorante en sociologie du Japon contemporain à l’Inalco, je m’intéresse aux mobilisations sociales des personnes handicapées. Mes recherches gravitent principalement autour des revendications émanant du milieu associatif et militant féminin, notamment à l’encontre du régime eugénique d’après-guerre.

 

 

 

 

Rosa Muriel Mestanza García Godos, doctorante

Je suis doctorante en sociologie et genre au Laboratoire changement social et politique (LCSP) à l’Université Paris Cité. Je travaille sur les stérilisations massives -et pour beaucoup forcées- de femmes autochtones au Pérou. Ces stérilisations ont eu lieu entre 1995 et 2000 dans le cadre d’une politique étatique de planification familiale durant la dictature de Alberto Fujimori. Mes recherches portent sur les luttes des femmes affectées et leurs transmissions, ainsi que sur les rapports entre le contrôle de la reproduction des femmes, le néolibéralisme et la colonialité.

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Rosanna Sestito, doctorante

Socio-anthropologue et sage-femme, je travaille sur la santé sexuelle et reproductive, sur les questions de justice reproductive et sur les inégalités d’accès à la santé en France et au Moyen-Orient. Je suis rattachée au laboratoire de recherche CRESPPA-GTM et je suis membre du laboratoire junior Contraception&genre. Ma recherche de doctorat porte sur les discours produits sur l’accouchement par césarienne en Iran et j’interroge l’expérience de la grossesse et de l’accouchement au regard des normes de genre, race, classe et ethnie. Mon travail se situe au croisement des études en sciences sociales sur la reproduction, de la socio-anthropologie de la santé et des politiques sociales, des études sur le genre, de la sociologie du travail et des professions.